Le saviez-vous ? Louis Braille est bien évidemment connu pour son alphabet qui a marqué une avancée décisive, mais il a été aussi à l’origine d’autres inventions synonymes de grands progrès, seul ou en coopération avec d’autres inventeurs.
L’alphabet braille : Louis Braille a inventé un système de lecture et d’écriture pour aveugles basé sur une combinaison de un à six points en relief, en perfectionnant l’idée de Charles Barbier de la Serre. Il adaptera son système à 19 ans pour la musique, et exposera sa méthode à travers deux publications, en 1829 et 1837. Progressivement adapté dans toutes les langues, son système est devenu universel.
Une correspondance adaptée aux voyants : Si l’usage de l’alphabet braille s’est révélé extrêmement pratique et adapté aux personnes aveugles, il ne permettait pas aux voyants d’écrire et de correspondre avec eux. Louis Braille imagina donc à leur attention un deuxième système, qui fut utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle environ. En voici le principe : il réalisa d’abord, avec la collaboration de Binet, un élève de l’institution, une planche d’impression. Réalisée en cuir souple, celle-ci était recouverte d’un cadre muni de traverses horizontales. Pressés entre ces mêmes traverses, les caractères apparaissaient alors en relief sur le papier. Louis Braille trouvait le procédé imparfait, mais pensait qu’il pouvait être « préféré par les clairvoyants qui, sans exercice préparatoire, voudront écrire aux aveugles et être lus par eux ».
Le décapoint : Le but de ce système est de permettre aux personnes aveugles d’écrire facilement aux voyants, en formant les caractères noirs au moyen de points en relief sur le papier. L’écriture s’effectue avec une tablette assez proche des tablettes braille, mais selon un lignage plus fin obtenu à l’aide d’une grille permettant d’atteindre dix points en hauteur. Ce procédé, qui présente l’avantage de produire des lettres très bien formées, a été utilisé jusque dans les années 1930, et au-delà, même si il n’était déjà plus enseigné.
La raphigraphie : Un autre aveugle, Pierre François Victor Foucault, mécanise le système du décapoint et crée le raphigraphe. Cette machine comporte un clavier vertical avec dix touches, permettant d’imprimer à l’aide d’un papier carbone une colonne de dix points. En avançant le clavier à plusieurs reprises, il est possible de former toutes les lettres, les chiffres et la ponctuation.
Louis Braille apprécie cette machine, qu’il utilise et fait même connaître à l’étranger, comme l’atteste une lettre conservée à Bruges. Elle lui donne l’idée de sa dernière invention : un raphigraphe destiné à écrire la musique pour la rendre lisible par les voyants. Il fera réaliser trois modèles successifs qu’il perfectionnera à chaque fois. Malheureusement, il fera ces essais peu de temps avant sa mort, et l’idée, en dépit de résultats prometteurs, ne sera jamais reprise par la suite.