Louis Braille est né à Coupvray le 4 janvier 1809. Benjamin d’une famille de quatre enfants, il devient aveugle après un accident à l’âge de trois ans. Mais Louis a la chance de recevoir une éducation, d’abord à l’école du village, puis entre ses 10 et 18 ans, à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles de Paris, fondée 34 ans auparavant par Valentin Haüy.
Dans cette école, l’enseignement se fait avec le système inventé par Valentin Haüy : les livres contiennent des lettres noires (les lettres de l’écriture imprimée qui sont utilisées par les voyants) mais en relief. Elles sont cependant très difficiles à lire au doigt, car très proches les unes des autres. En outre, les élèves ne peuvent écrire, car une presse d’imprimerie est nécessaire : il faut en effet tremper le papier avant de le mettre sous presse, puis le faire sécher.
Un alphabet complet
C’est à l’âge 12 ans que Louis Braille teste avec les autres élèves le système imaginé par Charles Barbier de la Serre, qui n’a pour autant pas été adopté par l’Institution. L’écriture noire en relief, celle qui a été imaginée par Valentin Haüy, est encore la seule utilisée. Mais elle reste trop imprécise et compliquée pour les enfants.
Louis Braille est très vite enthousiasmé par le système de Charles Barbier de la Serre qui peut se lire et s’écrire facilement et ne demande comme matériel qu’une simple tablette et un poinçon tenant dans la poche. Il pense en revanche qu’il présente certaines limites car il ne retranscrit que des sons.
Entre ses 12 et 16 ans, il s’attèle donc à en améliorer les principes. Ses journées étant très chargées à l’école, il y travaille surtout le soir, le nuit et pendant ses vacances à Coupvray.
Tout d’abord, il réduit le nombre de points en relief de douze à six, pour que tous tiennent sous la pulpe de l’index et qu’ils soient plus faciles et rapides à lire. Louis Braille va sur cette base créer un alphabet complet, qui englobera également une ponctuation, des signes numériques et des chiffres. Une différence majeure avec le système de Barbier qui était phonétique, assez proche du texto d’aujourd’hui. Et comme Louis Braille apprécie beaucoup la musique, qu’il joue lui-même du piano, du violoncelle et qu’il excelle à l’orgue – il adaptera, à l’âge de 19 ans, son système pour la musique, en y intégrant les partitions.
C’est dans un livre, Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points à l’usage des aveugles, qu’il exposera sa méthode. Elle sera éditée à deux reprises, en 1829 et en 1837.